Sur les pontons de Lorient, on a l’impression de voir double : deux Class 40 aux couleurs de Crédit Mutuel se font face. Ian Lipinski prendra le départ de The Transat CIC sur son « ancien » Class40, qui date de 2019. Mais la suite est déjà prête. Le Lorientais d’adoption a déjà mis à l’eau, il y a quelques jours, sa prochaine monture fabriquée au chantier Gepeto à Lorient.
« Je suis super content d’avoir mis le nouveau bateau à l’eau. C’est quand même l’aboutissement d’un certain temps de travail avec de nombreuses personnes qui ont bossé. C’était chouette. On est content de le présenter en marge du départ de cette transat, même s’il n’est pas prêt pour partir en course. »
Pas de révolution mais nombreuses petites améliorations
C’est son deuxième Class40. En quatre ans sur le circuit, il a accumulé pas mal d’expérience : « On avait amené un concept assez novateur avec David (Raison) en construisant le 158 et en le mettant à l’eau en 2019. Ça avait apporté beaucoup de performance en plus chez les Class40. Depuis, il y a une cinquantaine de bateaux qui ont été construits dans la même idée en essayant d’apporter des améliorations évidemment. On découvrait la Class40 et on en a tiré pas mal d’enseignements ».
Alors avec David Raison, ils ont voulu continuer de progresser et faire un bateau encore plus abouti : « La flotte, dans le concept des scow, est très homogène et tout va se jouer dans le détail. On a donc fait un bateau avec une évolution dans la carène mais on est allé plus loin dans plein d’aspects ». Ils ont voulu un Class40 plus puissant avec une carène plus tendue « pour améliorer nos performances dans le vent portant, surtout dans un range médium, des conditions typées alizés ».
« Je n’ai pas de frustration à partir sur l’ancien »
Il devra attendre avant de tester ces nouvelles performances. Sur The Transat CIC, il partira sur l’ancienne version : « Je n’ai aucune frustration de le laisser au port, alors que je pars sur l’ancien. On ne voulait pas précipiter les choses, surtout qu’on a déjà un bateau qui est performant aussi. On va continuer de pendre le temps pour ne pas bâcler le travail. Ce serait dommage ».
Au ponton, le 40 pieds tout neuf attire l’œil. Ses lignes, son roof étonnant donne déjà envie à son skipper : « Le roof est très volumineux. Il l’était déjà avant mais les règles ont évolué. Pour plusieurs raisons, David (l’architecte) ne veut pas de bouge de pont, du coup, on est obligé de faire un roof assez grand qui sert structurellement, d’une part, et qui apporte du confort à l’intérieur, puisque ça apporte du volume, et à l’extérieur quand on va manœuvrer à l’avant : ça fait un très gros cale-pieds et cale-voiles. Sur le côté esthétique, on aime ou pas ».
La première course de ce bateau sera la Normandy Channel Race en septembre : « On va avoir le temps de bien naviguer cet été et derrière, à l’automne, pour emmagasiner de l’expérience au large ».